PORTRAITS DE FAMILLE 1
Puces de maison
COLLECTION DES NOUVEAUTÉS
PUCES DE MAISON
Je ne vais tout de même pas passer ma vie à faire le ménage, se dit Raphaele en contemplant, désespérée, sa maison. Une semaine d’absence, et ça y est, c’est la merde. Le chat a disparu, trop chaud, il a dû aller claquer dans un coin ; il a laissé derrière lui les puces, tu parles d’un héritage. Moi ou elles, s’est peut-être dit le chat, déjà cette chaleur, si en plus je dois subir l’assaut des puces, plutôt crever. Il est parti et elles, ces saloperies, au lieu de rester dehors tranquillement comme des puces qui se respectent, elles ont pris possession de la maison, ont proliféré en toute tranquillité et se sont mises en position d’attente : pattes sauteuses repliées en ressort, trompe acérée bien entretenue, tout l’arsenal prêt pour attaquer les premières jambes humaines à passer le seuil de la maison. Et ce sont les miennes ! Plus celles de mon mari et de mes fils. Tu parles d’un scandale, quand ils se sont aperçus de la présence des puces ! J’en ai encore les oreilles toutes révoltées.
Les puces, les poux, les morpions. Une sainte trinité démoniaque ! Trois saloperies qui ont été inventées et pourquoi ? J’aimerais bien le savoir ! Il y a des chaines alimentaires, d’accord ; une conception écologique du monde dans lequel le moindre vermisseau est utile à l’équilibre de la planète, d’accord, je veux bien. Et si on en enlevait un, de vermisseau, le monde en serait changé. D’accord, encore, je peux l’imaginer. Mais ces trois trucs là, franchement à quoi ça sert ? À occuper, à exaspérer l’être humain ? Est-ce que l’exaspération est utile à l’équilibre planétaire ? J’en doute. Admettons-le, admettons que l’impact psychologique causé par une de ces bestioles soit utile et prévu dans la grande organisation du monde. Dans ce cas, les morpions, c’est pour foutre la honte, rappeler que les parties sexuelles de l’homme sont sales et qu’il n’est pas bon de forniquer à tout va ; impact moral, et punition prévue par la grande sagesse divine, ok ; les poux, c’est pour stigmatiser les pauvres, tiens je croyais que Dieu les aimait ; promiscuité, misère, saleté, le tout associé ça donne des poux ; même si on sait que les poux sont maintenant le lot de tous, ou est-ce la pauvreté ? Mais, les puces bon Dieu, les puces à quoi ça sert ? C’est pour les animaux, que les hommes les soignent les emmènent chez le vétérinaire, c’est pour nourrir le vétérinaire ; mais quand elles s’attaquent aux hommes, c’est quoi leur vengeance ? Elles se vengent de quoi ?
Bon, se dit Raphaele, il faut que j’arrête de chercher du sens à tout. Les puces, ça n’a pas de sens, ça doit être comme beaucoup d’autres choses qui finalement, il faudra arriver à m’en convaincre, sont totalement dénuées de sens. Vaudrait mieux savoir comment s’en débarrasser.
En femme moderne qui connaît peu les techniques de décontamination, ce qu’elle avait vu dans les films catastrophe (les fourmis–les araignées–les abeilles–attaquent) ne lui semblant pas à sa portée, Raphaele se précipita sur Google, écrivit « puces maison » et trouva qu’elle n’était pas seule à avoir ce type d’invasion et que certains s’en réjouissaient ! Non pas qu’elle ait des problèmes de puces, ils ne la connaissaient pas, mais qu’ils ne soient pas seuls à être face à cette calamité ; le partage des puces, ça semblait les soulager. Et tous de se lamenter sur la difficulté à s’en débarrasser. Voilà qui n’arrange pas mes affaires, se lamenta à son tour Raphaele. Et puis, pourquoi cette invasion, ça fait 20 ans qu’on a acheté la maison, qu’on y habite, 20 ans qu’on a des chats, et jamais de puces dans la maison. Alors, quoi, c’est la faute à qui, qu’on le pende ! Il y a toujours un coupable, quelque chose qui déclenche la catastrophe, quelque chose qu’on n’a pas su identifier et qu’il aurait pourtant été fondamental de reconnaître à temps. Quelle plaie ces puces ! La combientième déjà ? Souriant à son jeu de mots et aux évocations bibliques qu’il suggérait, elle se rasséréna un moment. Tout de même, pas question de chercher un coupable dans la famille. Cette énième calamité (les temps récents n’avaient pas été tendres pour eux tous) était un acte de pure malveillance, une méchanceté gratuite, aléatoire, démotivée, le plaisir du mal, faire le mal sans raison, la représentation absolue du mal, celui qui ne se comprend pas, dont celui qui le fait ne retire aucun bénéfice. Le monstrueux. Les puces étaient l’expression de la monstruosité, de l’incompréhensible.
Elle secoua la tête pour essayer d’en faire tomber cet éparpillement de mots néfastes et se replongea dans le forum de discussion à la recherche de la bonne pratique. Il était temps de passer à la synthèse rapide de toutes ces informations qui, soit se répétaient avec des variantes, soit se contredisaient.
Un mot revenait sans cesse (Google ne faisait que confirmer ce qu’elle avait d’emblée compris), le ménage, il fallait faire le ménage sans arrêt. Tous l’écrivaient. Le truc c’était bien de faire le ménage, de fond en comble : d’abord, passer l’aspirateur dans tous les coins, puis jeter le sac de l’aspirateur (contenant la récolte de larves, d’œufs, cadavres de puces et poussières servant de nid) le plus loin possible de la maison. Ensuite, pulvériser les produits pucicides préalablement achetés, (les acheter demande déjà une journée entière de recherches) en prenant soin d’éloigner du brouillard meurtrier tous les aliments, ustensiles de cuisine, vaisselles (mais comment faire ça ? Elle ne pouvait tout de même pas tout sortir de la maison), et éloigner tout être vivant (humain, animal, végétal – et pour le gros ficus, comment elle allait faire ?) de cet air qui ne les tuerait pas sur le coup, mais qui provoquerait assurément maladies respiratoires, maladies digestives, ou, à échéance plus lointaine, cancers qu’on aurait, dans quelques années, du mal à mettre en relation avec cette consommation abusive d’insecticide (il faudra néanmoins s’en souvenir le moment venu, pour en informer les médecins, se dit Raphaele), revenir quelques heures plus tard, aérer en grand, et repasser l’aspirateur (sans oublier de mettre un sac neuf et d’aller le jeter après usage, quel gâchis de sacs, le côté économe de Raphaele se révoltait à cette idée), et cela un nombre incalculable de fois, puisque, les internautes le disaient, tout ce protocole était assez inefficace dans la mesure où, quelques temps après, les œufs que les produits n’avaient pas tués (on ne sait pas pourquoi, mais les produits ne tuent pas les œufs, pour les mites c’est pareil) écloraient, deviendraient puces adultes, attaqueraient les jambes humaines et tout serait à recommencer. Jusqu’à la fin des temps. Elle avait raison, c’était bien la huitième plaie d’Egypte qui s’était abattue sur cette maison, avec jardin, de la banlieue parisienne.
Elle dit à son mari, d’une voix qui tentait de passer sous silence tout ce que l’avenir leur réservait.
- Chéri, je crois qu’il faut aller acheter des fumigènes.
- Toujours aussi imprécise, ma pauvre ! lui répondit-il. Ce ne sont pas des fumigènes, mais des foggers (il avait dû regarder lui aussi sur internet, sans doute un autre site), le fog, tu connais ? le brouillard anglais. Des bombes qui propulsent du brouillard, les fumigènes c’est autre chose. Tu raconteras toujours n’importe quoi, il n’y a rien à faire !
Raphaele se boucha les oreilles pour ne pas entendre les insultes, le cours sur les différentes brouillards ou autres paroles aussi perverses qu’invasives, et continua sa lecture. Elle tomba sur la version écologique de l’extermination des puces, écologique pour les humains, pas pour les puces, à moins que la mort ne soit pas un problème d’écologie. Il y avait différents conseils, ou étaient-ce des consignes ? Se parfumer à la menthe, au vinaigre blanc ; oh horreur, à l’urine de jument. Planter des fleurs qui puent, des fleurs de Tanaisie, petites boules jaunes, minuscules pompons très serrés qui dégagent une odeur de fosse sceptique, Raphaele s’en souvient très bien, il y en avait sur le lieu de ses dernières vacances (et tout le monde se demandait d’où venait cette odeur, de la fosse sceptique ?). Une autre méthode était d’attendre la nuit ; une fois la nuit venue, il fallait mettre de l’eau dans une assiette avec quelques gouttes de produit vaisselle, installer une bougie au milieu de l’assiette, l’allumer ; résultat : les puces attirées par la lumière sautent dans l’eau ; il ne faut surtout pas oublier le liquide vaisselle, c’est ça qui les noie ; ces pestes savent nager et cherchent à rejoindre le bord des assiettes (leur terre ferme), mais le liquide vaisselle, on ne sait pas pourquoi, les fait sombrer et les entraîne au fond de l’eau.
En attendant la nuit et la lumière de la bougie, Raphaele testa la noyade avec savon. Elle remplit une assiette d’eau, rajouta une goutte de produit vaisselle, s’empara d’une puce qu’elle prit sur sa jambe (il faut d’abord s’humecter les doigts, sans ça elle risque de s’échapper), la plongea dans l’eau et la regarda, avec délectation, se noyer. Puis une autre, puis une autre. Il faut bien les observer se noyer dans leur assiette, certaines essayent encore de prendre de l’élan et de sauter, ah quel ridicule espoir ! Jouant à l’entomologiste, Raphaele les examina : elles sont toutes plates, elles n’ont qu’un profil, pas de face, et toutes les pattes quelles ont, et cette couleur plus rouge que noire alors qu’elles paraissent si noires sur la peau. Quelle expérience passionnante, se dit Raphaele, écologique et radicale, mais ça ne tue pas les œufs, alors dans tous les cas, même en admettant qu’on puisse exterminer la colonie en tuant les puces une par une (mon Dieu, de quelle patience il faudrait faire preuve !), on ne peut échapper au ménage. Dans tous les cas, option écologique ou radicale, il faut commencer par faire le ménage, et puis refaire le ménage, et encore refaire le ménage. Avoir une maison impeccablement propre, dans le moindre recoin. Désolée c’est impossible. Je ne peux pas, se lamenta une seconde fois Raphaele, j’ai autre chose à faire, je ne peux pas passer le reste de mes vacances à faire le ménage. Parce que faire le ménage toute la journée, c’est faire le ménage tous les jours toute la journée, tous les jours toute la vie. Et ça, non, Raphaele ne peut pas même l’envisager. Elle a tant de choses à faire, tant d’autres choses à faire, elle en énuméra la liste à voix basse ; non, le ménage à outrance n’était pas prévu, un peu de rangement certes, mais le ménage à outrance non, « C’est pas dans la liste, » hurla-t-elle dans sa tête. Peut-être qu’elles vont partir d’elles-mêmes. Il n’y en a pas tant, on aura juste quelques boutons, ça n’a jamais tué personne, et ça passera. Mais Raphaele sait bien que c’est faux, si on ne fait rien, ce sera de pire en pire. « Bon, il faut se secouer les puces ». Cette expression lui vint tout naturellement, « C’est ridicule, se dit-elle. Est-ce que je me mettrais à penser puce ? » et Raphaele se demanda tout d’un coup pourquoi, mais pourquoi dans toutes ces expressions idiotes, mettre la puce à l’oreille, je vais te secouer les puces, ou pire encore quand on appelle un enfant ma puce, ou quand un mari dit à sa géante de femme, tu n’as pas froid, ma puce, le nom de cette bestiole immonde peut prendre l’apparence d’un terme affectueux. Quelle hérésie ! Elle comprend maintenant pourquoi les gens qui disent «Embrassent tes puces », « Et comment vont les puces », pour parler des enfants, l’ont toujours horripilée. Embrasse tes puces, comme si elle pouvait embrasser ses puces ! Absolument ridicule !
Comment se débarrasser des puces ? Finalement, elle choisit la patience et le sacrifice d’elle-même, encore une fois, pensa-t-elle, encore une fois se sacrifier mais au moins avoir le choix du supplice ; elle préfère se donner en pâture aux puces plutôt que de s’adonner à la suractivité ménagère. Elle est rentrée de vacances, il fait beau et elle a les jambes nues. Elle se fera piège à puces. C’est la solution qu’elle a trouvée : rester les jambes nues au milieu de la pièce infestée, attraper une par une les puces qui se précipitent sur les jambes, et les tuer, une par une, même si cela doit durer trois semaines, trois semaines d’immobilité statufiée au milieu de la pièce (elle pourrait s’asseoir bien sûr), le temps que les œufs éclosent, que les générations se succèdent. Elle commença. Elle n’avait jamais autant regardé ses jambes, elle ne les avait jamais autant touchées, caressées; elles sont pleines de taches de rousseur, de petits points bruns ; elle ne savait pas qu’elle en avait tant, le charme de la peau des blondes, se dit-elle. Mais elle repéra aussi les marques du vieillissement, la sécheresse de la peau, le léger frisottis de sa surface, comme frisotte le sable quand la mer s’est retirée ; ça lui rappelle les vacances, la plage, les vagues, les photos qu’elle a faites, les dessins ; ou alors c’est le contraire, ce sont toutes ces images qui se sont fixées dans sa tête et à travers lesquelles, comme à travers un filtre, elle voit sa peau, son âge. Elle a décidemment trop tendance à laisser aller son imagination ; elle sait bien qu’elle n’est pas une plage, juste une femme en train de vieillir, à l’affût des puces et non à l’affût d’elle-même. Déprimant. Elle se reprit, mais sous son regard hypnotisé de chasseur de puces, elle se mit à voir toutes ses taches de rousseur, tous ces accidents qui habitaient sa peau, bouger, sauter ; elle les prenait pour des puces et cherchait à les attraper. Qu’est-ce qui est elle, qu’est-ce qui est la puce ? Non, décidemment non, ce n’est pas la bonne méthode, si elle continue Raphaele va s’arracher la peau. Elle stoppa l’expérience. Trop délirante. À tous points de vue.
« Il va falloir installer une barrière phytosanitaire », elle ne sait pas trop ce que veut dire ce mot, mais elle le trouve élégant et approprié à la situation. Elle a lancé cette phrase en direction de son mari qui s’était déjà mis à badigeonner le parquet avec de l’essence de térébenthine (les conseils du site qu’il consulte sans doute, un autre site que le sien). Ce n’est pas une mauvaise idée, pensa-t-elle. S’entourer d’essence de térébenthine et mettre le feu. Raphaele se souvint du Horla. Les puces c’est pareil, ça envahit la tête tout pareil, ça conditionne les gestes, on se refuse à y croire et pourtant c’est là. On sent leur présence, leur effleurement constant, leurs piqures, mais on peine à les voir, et on met en doute ses propres sensations. On cherche à vérifier, à avoir la preuve. La preuve c’est le bouton, c’est la piqure, c’est la marque sur la chair, se dit Raphaele, faut rester pragmatique ; une puce est une puce. Elle aimerait croire que c’est aussi simple que ça, mais elle se rend bien compte que non. Il faut leur mettre de la lumière la nuit, les attirer dans un piège, s’assurer de la vérité de leur présence, de leur mort. La preuve c’est la carafe et le verre d’eau, le niveau de l’eau dans l’assiette. On leur parle et on ne peut pas s’en débarrasser ; des puces horlesques ou horliques, s’exclama Raphaele, voilà ce qui nous est tombé dessus ! Lui, la victime du Horla, le fou, comment il s’appelait déjà, il voulait donner une existence matérielle à l’invisible, nier sa folie ; mais moi, se dit Raphaele, je suis en but à quelque chose qui existe, je le sais, et qui veut se faire invisible, qui veut me contourner et me rendre folle. Quelle histoire ! En tous les cas, elle a appris de sa lecture que mettre le feu à la maison ne résoudra pas le problème. À moins que le sacrifice extrême, l’immolation par le feu… Quel dommage, se dit-elle. Les solutions radicales ont du bon, mais elles sont le plus souvent impraticables. Quel dommage.
Et pendant ce temps, pendant tout ce temps de réflexion, d’irrésolution, de torture mentale, que font les garçons ? Ils jouent au ballon. Ils ont posé les valises, et hop le ballon. Les puces, quelles puces ? Occupe-toi de tes puces. Nous on a un ballon et des comptes à régler. Voilà ce qu’ils lui ont dit.
Ils sont deux. Et un ballon. Suffisant pour faire un foot ? Non, ils s’entraînent à, comment ils appellent ça déjà, au tir au but. Ils feraient mieux de s’occuper à m’aider, pensa-t-elle. Le plus jeune est dans le coin, là-bas à gauche, au fond du jardin. Elle a du mal à le voir à travers la fenêtre de la cuisine et ce soleil qui brouille tout. Il n’arrivera jamais à stopper le ballon, l’autre le lance avec une telle concentration, une telle violence, comme s’il visait son frère, exprès pour lui faire mal. Pourquoi il reste sur une patte comme ça, celui-là ? Il est encore sur son élan, le pied qui vient de frapper le ballon est en l’air, ses bras comme un balancier de funambule cherchent l’équilibre, ça lui fait le dos rond, il a toujours manqué d’élégance, tandis que le petit non, c’est peut-être ça les comptes qu’ils ont à régler.
Arrêt dans le coin. Corner arrêté. L’image s’imprima dans le cerveau de Raphaele. S’immobilisa. Corner. Arrêt. Soleil. Taper dans la gueule de l’autre. Ses deux fils, jamais ils n’arriveront à s’entendre. Putain de soleil qui l’empêche de voir. Feraient mieux de m’aider à génocider les puces au lieu de chercher à s’entretuer.
Ils ne le savent pas, Raphaele vient de le comprendre, c’est dans le jardin qu’elles sont les puces. Elle aura beau faire le ménage dedans, ça ne règlera pas le problème, elles se réintroduiront dès qu’on passera du jardin à la maison et de la maison au jardin. Il ne faut plus sortir, telle est la conclusion de Raphaele. L’autre, qui a déjà enlevé sa chemise, dans quel état il va être ? Un vrai régal pour les bestioles ; le plus grand, il a beau sauter en l’air, elles arriveront bien à se poser sur lui aussi.
- « Eh ! Gustave, hurle-t-elle, c’est pas le ballon qu’il faut frapper, c’est les puces. Venez m’aider. » Ils n’entendent rien. Quand est-ce qu’ils vont venir l’aider ? Il va tomber ce con, tomber dans l’herbe et ramasser tous les parasites. Et les ramener à la maison.
Maria Rantin
Puces de maison, 2013.
Récit écrit pour Le Lampadaire ©
La biographie lambertienne de Maria Rantin est ici