SUR LA LUMIÈRE
Les lustres du théâtre de l'Athénée
COLLECTION DES
CURIOSITÉS
MICHEL ET MOI



On en parlait encore l’autre jour avec Michel, mon lustre de droite (entre voisins, on se donne des petits noms : il faut dire qu’on doit être accrochés l’un à côté de l’autre depuis 1893) : c’est toujours Papi qui attire les compliments.


Enfin, c’est moi qui l’appelle Papi, parce que Michel l’appelle Patron. Il est très respectueux, Michel. Sherazade (c’est l’applique murale à gauche de la porte), qui est un peu plus remontée, l’appelle Jabba le Hutt, parce qu’elle le trouve pédant et gros.


Je trouve que Sherazade exagère : Papi est quand même beaucoup plus élégant que Jabba le Hutt. S’il savait ce qu’on dit dans son dos, il serait sans doute très peiné.
Michel trouve que c’est normal d’attirer les jalousies quand on est dans sa position, qu’il doit sans doute le prendre avec beaucoup de philosophie, et qu’il nous aime tous comme si on était ses enfants (c’est vrai qu’on l’est tous un peu).

Je sens que Michel est à deux pampilles de troquer “Patron” pour “Madiba” et que ce n’est pas sain d’avoir tant d’admiration pour Papi, d’ailleurs je lui ai dit, “Michel (c’est ce que je lui ai dit), Sherazade a un peu raison, Papi il tire toujours un peu le fourreau à lui”.
Mais c’est pas toujours une lumière, Michel, et que tout le monde préfère s’extasier devant Papi plutôt que nous, ça fait des lustres qu’il ne veut pas le voir.

Moi, que les spectateurs ne nous regardent jamais, j’en mettrai pourtant mes douilles à couper. On est quand même dans le hall, à l’endroit où les gens préfèrent se marcher dessus pour récupérer leurs billets plutôt que regarder au plafond.

Balthazar et Anastasia, qui sont au foyer, ont plus de chance. Les gens discutent sous leurs bobèches en s’en mettant plein la lampe au bar. C’est pour ça que Balthazar et Anastasia sont détendus de la pendeloque vis-à-vis de Papi : ils n’ont pas de problème de reconnaissance, eux.



Michel me dit que, si un article paraît sur nous, les gens nous regarderont peut-être avant d’entrer en salle. Il est con, ce Michel.

Texte et photos : Clémence Hérout.
Publication initiale sur le blog de l'Athénée Théâtre.












































































Jabba le Hutt dans les films Star Wars
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CURIOSITÉS
DROIT DE RÉPONSE

Suite aux révélations sur la vie secrète des lustres (à relire ici mais aussi sur le bien-nommé site du Lampadaire où il a été repris), le lustre de la grande salle nous a demandé de bien vouloir publier le droit de réponse suivant, conformément à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la Presse.

Le voici :

"Madame Clémence-Hérout-du-blog-de-l’Athénée,

Faisant suite à votre article “Michel et moi” paru le 24 février dernier sur ce que j’ose à peine qualifier de journal en ligne, je vous fais savoir que je souhaite exercer mon droit de réponse. En effet, j'estime que les propos tenus à mon encontre par le lustre anonyme portent atteinte à mon honneur et comportent de nombreuses contre-vérités.

Je tiens tout d’abord à dénoncer ces méthodes dignes de l’Inquisition qui consistent à dissimuler l’anonymat de vos sources en orchestrant une campagne agressive et haineuse contre ma personne, fondée sur des rumeurs et insinuations.

Profondément choqué par les insultes que vous relayez sans y confronter d’autres sources, je regrette que vous préfériez la diffamation au correct exercice de votre métier de soi-disant journaliste.

On lit ainsi dans votre tissu de mensonges que je serais surnommé “Papi”, “Patron”, voire “Jabba-le-Hutt-dans-Star-Wars”. Si vous aviez pris la peine de m’interroger, vous sauriez pourtant que j’ai demandé à ce que tous mes sujets, les petits lustres de l’entrée, m’appellent “Excellence”. Mes charmantes assistantes, les cariatides aux seins nus de la grande salle, ne s’adressent à moi que sous le nom de “Maître”.

Honteusement qualifié de “pédant” et “gros” dans votre article médiocre qui prend ses lecteurs en otage et sort les propos de leur contexte, je m’étonne que vous n’ayez pas souligné au contraire l’harmonie de mes formes généreuses et surtout mes intrinsèques qualités lumineuses : sans ma fidèle présence depuis plus d’un siècle, l’Athénée serait bien en peine d’éclairer ses spectateurs.

Votre texte abject faisant déjà suite à une première vidéo obscène (à revoir ici, NDLR) où j’apparaissais dans mon plus simple appareil sans que vous ayez pris la peine d’obtenir mon consentement et où l’on assimilait le bruit de mes pampilles à celui des cloches des vaches des alpages, je vous prie instamment de cesser vos attaques indignes et misérables à mon endroit.

Dans le cas où vous refuseriez d’inverser la courbe de vos articles et où vous franchiriez encore une fois la ligne rouge en faisant le jeu du populisme, je me verrai contraint de vous attaquer en diffamation au nom de la vérité que nous devons à la France, aux Françaises et aux Français”.

Clémence Hérout
Publication initiale sur le blog de l'Athénée Théâtre.