SUR LA LUMIÈRE
L'alchimie lumineuse
COLLECTION DES
CURIOSITÉS

Concrétions chargées de mémoire












Pigmentum


























Picture element















Du souffle créateur à la vie du grain


















Genèse et morphogenèse














Optique haptique
































Transmutation et désincarnation de la matière pigmentaire















Substances volatiles ou paradoxes du sublime















































2 extraits du Faust de Goethe
UNE ALCHIMIE LUMINEUSE : LA SUBLIMATION DU PIGMENT EN PIXEL


Considérer un élément, c’est d’abord considérer sa matière, son archée. Creuser jusqu’à la source, remonter à ses origines pour définir sa généalogie. Le pigment en poudre renvoie à une matière physique aléatoire, nébuleuse à la fois palpable et impalpable. Glissant entre les doigts, la substance colorante s’atomise et se pulvérise en une infinité de particules. En revanche, avec le pixel, ce n’est plus une matière concrète mais une entité qui émerge au travers d’informations codées, suite à une combinatoire binaire. Rappelons ici l’approche d’EINSTEIN pour qui la matière « est vue soit comme des corpuscules discrets, singuliers (...), soit comme des entités, des champs, définis sur un contenu spatio-temporel (...) 1». Si la matrice numérique ne peut être touchée du doigt, ne peut être visible à l’état pur, elle existe pourtant et s’actualise dans l’énergie de la particule pixellaire nécessaire à sa visualisation.

Les pigments incarnent les constituants élémentaires de la peinture. Le terme pigment vient du latin pigmentum signifiant « matière colorante ». Le pigment se présente sous une forme pulvérulente composée d’une multitude de particules colorantes. Généralement insoluble, le pigment colore la surface sur laquelle il est appliqué, sans pénétrer dans le cœur des fibres. Chaque pigment fait l’objet d’une préparation longue, quasi rituelle, variant selon sa nature. Véritable particule réceptrice de lumière, le pigment représente la couleur-matière, le noyau pictural à l’origine de la peinture. Matière paradoxale du fait de sa texture indécise, à la fois fluide et dense, elle est propice aux installations éphémères invoquant les divinités, et aux peintures corporelles transfigurant l’être. Traces de leurs emplois rituel, religieux ou thérapeutique, souvenirs de leurs symboliques ou de leurs vertus, de leurs propriétés physique et chimique, l’utilisation des pigments fait ressusciter une synthèse historique étonnante. Dès les premiers temps, le pigment se dote d’une dimension mystique. Présent dans les sépultures et saupoudré sur le corps des morts, il prend la fonction de médiateur entre le sensible et le sacré, entre l’extérieur et l’intérieur. Par ailleurs, c’est un matériau exploré par les scientifiques. Une micro-analyse des pigments peut servir à restituer la vie culturelle des hommes du passé antérieur à l’écriture. En tant qu’élément métonymique, le pigment est pénétré, décomposé, pour en connaître les infimes particules. Ainsi, ce matériau ancestral s’enrichit d’un passé humain et d’une histoire propre à chaque civilisation dont il est issu. Découvert dès le début de l’humanité, l’usage de cette matière archaïque perdure aujourd’hui. Fils de son temps, le pigment, nourri de son passé, peut désormais s’inscrire dans l’ère actuelle en se parant d’une nouvelle temporalité.

« Avec l’image électronique, le point vole littéralement en éclats de lumière, de couleur et de temps, au même moment que dans les sciences physiques l’atome éclate en particules 2 A ces corpuscules issus du monde technologique, correspondent les pixels ou unités élémentaires qui composent l’image informatique. Le terme « pixel » provient de la contraction de « picture element » qui signifie «élément d’image ». Chaque pixel correspond à un calcul. Il est contrôlable en lui fixant des coordonnées spatiale et chromatique auxquelles correspondent sur l’écran des éléments phosphorescents appelés luminophores. Juxtaposés trois par trois, les luminophores sont si petits et si rapprochés les uns des autres que notre œil les confond en un point unique qui est le pixel. Il s’ensuit une illusion électronique faite de petits points élémentaires rayonnants rouges, verts, bleus. C'est la technique de la synthèse additive consistant à combiner quelques lumières de couleurs différentes pour produire une lumière d'une autre couleur. La couleur du pixel est donc formée par le mélange des trois pastilles de phosphore.

A l’image du pigment, le pixel est constitué de molécules colorantes infinitésimales qui renferment toute une dynamique. Disposées en triade dans leur contexture, ces particules phosphoreuses cristallisent le corps luminescent de l’image. Le pixel évoque l’élément premier de l’image, le substrat de l’image, le microcosme dont sera faite la chair de l’image. Cellule de mémoire en tant que langage, le pixel est traversé par les informations attribuées à la naissance de l’image potentielle. Le pixel fonctionne comme une sorte de messager entre l’image et le nombre. Ces poudres de lumière, pigmentaires ou phosphoreuses, renvoient d’abord aux champs de la poudre et de la poussière. Poudre ou pulvis, désigne la poussière de la lice, du cirque, de l’arène, elle indique une impulsion, un mouvement. L’essence même de la particule est de condenser une dynamique vitale. Couleur-lumière et couleur-matière englobent toujours un espace en perpétuelle mutation dépendant de l’énergie lumineuse. Image picturale et image informatique amènent donc un espace mouvant, composé de plusieurs couches pigmentaires ou d’un empilement de matrices numériques. Corpuscules pigmentaires ou pixellaires, ils constituent la source de l’image. Ces microcosmes peuvent alors rejoindre les modes d’existence de l’image désignés par DELEUZE3 selon les termes « organique » et « cristallin ».

Les pigments n'émettent pas de lumière, ils ne sont visibles que parce qu'ils sont éclairés par une source lumineuse extérieure. Le matériau-pigment évolue dans le milieu sensible. Alors que la surface pigmentaire renvoie la lumière qui la touche et la détermine, l’écran, boîte crânienne de l’ordinateur, crée sa propre lumière. Au creux du pixel, repose le devenir de l’image écranique. En tant qu’entités élémentaires de l’image, les pixels sont à la base de tout le procédé de numérisation et donc influent de façon déterminante sur les caractéristiques de l’image. Pur et primitif, comparé à un gène, il permet à la morphogenèse de l’image de s’accomplir. En tant qu’échangeur entre deux mondes, « le pixel apparaît sous une face comme le vecteur des apparences sensibles et sous une autre comme le pivot de leur traitement intelligible. 4» Il incarne l’élément géniteur de la couleur, il simule la vie à l’image5. Chaque pixel, chaque grain de phosphore peut être constamment ravivé, illuminé autrement pour dévoiler l’image à l’entendement.

Face à des oeuvres constituées de pigment pur ou immergé dans des apparences colorées, le désir tactile est suscité par le frémissement poudreux des couleurs. Pour appréhender cette matérialité et entrer en contact avec elle, il faut la percevoir tactilement, la toucher. Le désir est palpitant d’effleurer la couleur floconneuse de ce voile qui épouse ou mappe la fluidité des formes. La nature de ces corpuscules syncrétiques semble receler ce drame du désir, inhérent aux matières pulvérisées, qu’elles soient poussières, poudres de lumière ou ce corps pigmenté. Notre désir de toucher reste à l’état de pause, d’où une relation en chiasme6 entre le visuel et le tactile, qui confère à toute création leur dimension d’apparition, leur singularité énigmatique. Le contact charnel avec la matière disparaît peu à peu au profit de la caresse de l’œil. La couleur en pigment est une masse éclatante vers laquelle le spectateur est attiré, comme vers le feu. La substance poudrée, saturée, brute, sert à la fois à maintenir une distance comme pour un objet sacré, intouchable et à captiver par sa présence visuelle paradoxalement vibrante et concentrée. Cette dimension sensuelle du pigment pur fait écho à la trame pixellisée de l’image qui apparaît comme une peau, un tissu composé d’une infinité de liens. En effet, cette optique tactile rejoint les sensations éprouvées face aux créations virtuelles. La forme se nourrit de la substance colorée qui l’anime d’une densité diffuse et vibratoire. Le traitement des textures des images de synthèse redonne à la couleur une saveur et une dimension tactiles. La tentation picturale perdure afin d’élucider la sensation optique des couleurs. Désormais, nombreux artistes issus des arts technologiques travaillent pixel par pixel, sur la matérialité et la substantialité des particules colorées. Ils considèrent le pixel comme un pinceau alimenté numériquement, permettant de peindre à l’aide de nombres à la place de réels pigments. Aujourd’hui, la main est prolongée par une «souris », et agit au niveau le plus élémentaire de l’image numérisée. Une vision entre microcosme et macrocosme, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand s’actualise. Lorsque le regard s’approche de l’image, celle-ci se brise en ses éléments premiers, en un état archaïque de la matière, et quand il s’en éloigne, l’image se recompose en une gestalt, en un tout unifié.

Pigment et pixel s’interpénètrent. Particules pigmentaires et grains de la trame électronique fusionnent et s’évaporent. Empreint d’humanité, ce corpuscule nommé pigment, incarne un matériau chargé de sens. L’art peut réveiller les natures physico-chimiques et la dimension alchimique du pigment. Utilisé en peinture, le pigment communique sa couleur au milieu dans lequel il est dispersé, il se liquéfie à la surface de la masse picturale. Par exemple, les Latins appelaient Auripigmentum (couleur d’or), l’orpin ou l’orpiment, un pigment jaune extrêmement toxique à base de sulfure d’arsenic. L’orpiment possède des propriétés à la fois curatives et agressives. Cette nature paradoxale du pigment rejoint celle de la couleur qui est un pharmakon7, mot grec signifiant la couleur mais aussi le médicament et le poison. Le pigment corrode et ronge la peinture, il agit ici au creux des interstices, comme un gène créateur de l’œuvre picturale qui engendre à la surface, une mutation perpétuelle de la texture. Depuis les entrailles du tableau, il instaure un désordre chimique du corps pictural. La peinture devient animée de substances colorantes donc vivante faisant ainsi écho aux proliférations rhizomatiques de la trame écranique.

A l’image du pigment, le pixel « porteur de lumière » est messager tel une entité angélique nous transportant la lumière. Les artistes qui manipulent le pixel, tentent d’aiguiser notre sensibilité en simulant une certaine substantialité de la couleur. L’art virtuel explore des univers imaginaires, mondes oniriques aux couleurs saturées qui se volatilisent. Le spectateur peut maintenant «s’immiscer dans les interstices d’une réalité composite, mi-image, mi-substance.8» La qualité volatile désigne le caractère évanescent, la dimension éphémère des choses. Aujourd’hui, l’art oscille entre deux pôles, entre celui de revendiquer la matière brute et celui de sublimer et d’immatérialiser celle-ci jusqu’à la vider de sa propre substance. Le matériau est désormais transcendé, le pigment est sublimé. Quand un corps solide se vaporise instantanément sans se liquéfier, il y a ce que l'on appelle en physique une sublimation. La matérialité du pigment vient surpasser la couleur qui se transmue en un pur jeu de reflets jusqu’à s’oublier en tant que matière pour traduire l’impalpable frémissement coloré. La poudre colorante demeure alors comme un fantôme de la matière. Ce processus de dématérialisation est porté à son apogée avec l’image virtuelle où la danse des pixels met un défi à la pesanteur. Au sublime naturel qui nous aspire dans l’infini du paysage, s’ajoute le « sublime technologique » proposé par Mario COSTA9. Ce sont les nouvelles technologies qui créent les conditions d’un « sublime technologique » impliquant un mouvement de l’esprit qui est alternativement état d’attirance et de répulsion, d’attraction et de trouble. Cette sensation du sublime se situe aujourd’hui au cœur de dispositifs informatiques ingénieux capturant l’infiniment grand, le planétaire, réactivant ainsi le vieux désir humain qui est de dialoguer avec des forces invisibles et d’acquérir d’autres pouvoirs jusqu’à la transcendance afin de surmonter sa petitesse et sa fragilité. Au sein d’une esthétique diaphane de l’apesanteur, le virtuel caractérisé par des images-flux et angéliques, réactualiserait le rêve d’Icare. Ce rêve ancien de légèreté incarné par les substances vaporeuses ou diffusé par des entités virtuelles, nous déracine de la matérialité du monde. L’emploi des pigments en art ou dans les rituels, sollicite la transcendance ou la bénédiction des dieux, il métamorphose les hommes ou l’atmosphère, le temps d’une cérémonie ou d’une exposition, afin de communiquer avec le monde des esprits. Sous différentes formes, pigment et pixel provoquent des états sensoriels antagonistes propres au phénomène de sublimation. De la sorte, couleur-lumière et couleur-matière se télescopent en un incessant va-et-vient sublimatoire entre image écranique et image matérielle10. De la couleur immatérielle à la couleur pure, du virtuel au réel, de l'aléatoire à la stabilité, un sublime spectre est découvert. L’efflorescence de la couleur devient vecteur de traits, de lumière, de surfaces et d'espaces. Particules spirituelles et virtuelles, pigments et pixels appartiennent aux limites du monde visible car ils permettent le passage vers un espace invisible et virtuel, celui des entités surnaturelles et mathématiques. C'est dans une véritable alchimie de la couleur, que le pigment et le pixel se distillent vers une archéologie du virtuel.

Sandrine Maurial, Une alchimie lumineurse: la sublimation du pigment en pixel, 2013.

Le pixel serait-il le rêve de Faust?

extrait 1. Première partie
FAUST. [...] Le soleil décline et s'éteint, le jour expire, mais il s'en va porter en d'autres contrées une vie nouvelle. Oh, que n'ai-je des ailes pour m'enlever dans l'air, et tendre incessamment vers lui ! Je verrais dans un éternel crépuscule le monde silencieux à mes pieds ; je verrais s'enflammer les hauteurs, s'obscurcir les vallées, et le ruisseau argenté s'épancher dans les fleuves d'or ; la montagne sauvage avec ses fondrières ne s'opposerait plus à mon essor divin. Déjà la mer ouvre ses golfes brûlants à mes yeux étonnés. Cependant le dieu semble enfin disparaître : allons, que mon élan se ranime, et je continue à m'abreuver de son éternelle lumière ; devant moi le jour, derrière moi la nuit, le ciel au-dessus de ma tête, sous mes pieds les flots. Sublime rêve, qui s'évanouit cependant ! Hélas ! le corps n'a point d'ailes à joindre si aisément à celles de l'esprit, et pourtant il n'est personne que son sentiment n'emporte au delà des nuages, chaque fois qu'en dessus de nous, perdue dans le bleu de l'air, l'alouette jette son trille aigu, chaque fois que par delà les pics des rochers couverts de pins s'élève l'aigle aux ailes étendues, et qu'au-dessus des plaines et des mers la grue regagne sa patrie.
[...]
FAUST. Tu ne connais qu'un élan ; puisses-tu jamais n'apprendre à connaître l'autre ! Malheureux ! deux âmes habitent en moi, et l'une tend incessamment à se séparer de l'autre ; l'une, vive et passionnée, tient à ce monde et s'y cramponne par les organes du corps ; l'autre, secouant avec force la nuit qui l'environne, s'ouvre un chemin au séjour des cieux. Oh ! s'il y a dans l'air des Esprits qui flottent souverains entre la terre et le ciel, qu'ils descendent de leur nuages d'or et me guident vers une vie nouvelle et lumineuse ! Oui, un manteau magique qui m'emporterait vers ces contrées lointaines, si je le possédais, je ne l'échangerais pas contre les plus précieux vêtements, contre un manteau de roi.


extrait 2. Deuxième partie
UN LABORATOIRE
Dans le goût du moyen âge ; appareils confus, difformes, pour des expériences fantastiques.
WAGNER, au fourneau. La cloche retentit ; formidable, elle ébranle les murs noircis par la suie ; l'incertitude d'une attente si solennelle ne peut se prolonger plus longtemps. Déjà les ténèbres s'éclairent, déjà au fond de la fiole quelque chose reluit comme un charbon vivant ; non ! comme une escarboucle splendide d’où s'échappent mille jets de flamme dans l'obscurité. Une lumière pure et blanche paraît ! Pourvu que, cette fois, je n'aille pas la perdre ! —Ah, Dieu ! quel fracas à la porte maintenant !
MÉPIIISTOPHÉLÈS, entrant. Salut ! je viens en ami.
WAGNER, avec anxiété. Salut à l'étoile du moment ! (Bas. ) Au moins, retenez bien dans votre bouche vos paroles et votre souffle : un grand œuvre est sur le point de s'accomplir.
MÉPIIISTOPHÉLÈS, plus bas. Qu'y a-t-il donc ?
WAGNER, plus bas. Un homme va se faire !
MÉPIIISTOPHÉLÈS. Un homme ? Et quel couple amoureux avez-vous donc enfermé dans la cheminée ?
WAGNER. Dieu me garde ! L'ancienne mode d'engendrer, nous l'avons reconnue pour une véritable plaisanterie. Le tendre point d'où jaillissait la vie, la douce force qui s'exhalait de l'intérieur, et prenait et donnait, destinée à se former d'elle-même, à s'alimenter des substances voisines d'abord, puis des substances étrangères, tout cela est bien déchu maintenant de sa dignité ! Si l'animal y trouve encore son plaisir, il convient à l'homme doué de nobles qualités d'avoir une origine plus pure et plus haute. (Il se
tourne vers le foyer.
) Cela brille ! voyez ! —Désormais, vraiment, nous pouvons espérer que si de cent matières et par le mélange, — car tout dépend du mélange, — nous parvenons à composer aisément la matière humaine, à l'emprisonner dans un alambic, à la cohober, à la distiller comme il faut, l'œuvre s'accomplira dans le silence. ( Se tournant de nouveau vers le foyer.) Cela se fait ! la masse s'agite plus lumineuse, et ma conviction s'affermit à chaque instant. Nous tentons d'expérimenter judicieusement sur ce qu'on appelait les mystères de la nature ; et ce qu'elle produisait jadis organisé, nous autres, nous le faisons cristalliser.
MÉPIIISTOPHÉLÈS. L'expérience vient avec l'âge ; pour quiconque a beaucoup vécu, rien de nouveau n'arrive sur la terre ; et, quant à moi, je me souviens d'avoir rencontré souvent dans mes voyages bien des gens cristallisés.
WAGNER, qui n'a cessé de couver de l'œil sa fiole. Cela monte, cela brille, cela bouillonne ; en un moment l'œuvre sera consommé ! Un grand projet paraît d'abord insensé ; cependant, désormais nous voulons braver le hasard ; et de la sorte, un penseur ne pourra manquer, à l'avenir, de faire un cerveau bien pensant. (Contemplant, la fiole avec ravissement. ) Le verre tinte et vibre, une force charmante l'émeut ; cela se trouble, cela se clarifie ; les cboses vont leur train. Je vois dans sa forme élégante un gentil petit homme qui gesticule. Que voulons-nous de plus ? Qu'est-ce que le monde maintenant peut vouloir encore ? Voilà le mystère qui se dévoile au grand jour ; prêtez l'oreille, ce tintement devient la voix, elle parle

Goethe, Faust, 1832(traduction Henri Blaze 1847).











1. M. PATY, « Einstein et la pensée de la matière », in Qu’est-ce que la matière ?, coll. Livre de poche, Paris, 2000.




























2. D. AVRON, Le Scintillant. Essai sur le phénomène télévisuel, Presses universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1994.























3. G. DELEUZE, L’image-temps, Minuit, Paris, 1985.










4.D. AVRON, Le Scintillant..., op. cit., p. 51.

5. Cf. La peinture incarnée de G. DIDI-HUBERMANN pour le concept d’animation intérieure de la couleur-incarnat simulant la vie.




6. Le chiasme est ce va-et-vient, ce mouvement qui relie et inverse l’âme et le corps, le dedans et le dehors, in Maurice MERLEAU-PONTY, Le Visible et l’Invisible, Gallimard, Paris, 1964.

























7. La couleur est nommée pharmakeia lorsqu’elle est fournie par la nature et chromata quand elle entre dans la composition d’un tableau.







8. P. QUEAU, Le virtuel. Vertus et vertiges, Champ Vallon, coll. Milieux, Institut National de l’Audiovisuel, 1993.









9. M. COSTA, Le sublime technologique, Iderive, coll. « Un oeil, une plume », Lausanne, 1994.












10. Il faut noter ici l’existence des imprimantes à sublimation qui subliment littéralement les pigments-lumière (RVB) en pigments-matière (CMJN).